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​Claude Jean-Jacques I – dit Jean-Jacques – est né en 1756 à Cortaillod. Il est l'aîné des sept enfants de ses parents Jean-Jacques II et Catherine Elizabeth née Bovet (de Faoug).

 

Dès son enfance, Claude Jean-Jacques I fait montre d'un caractère très fort et emporté. De lui, le chroniqueur familial dit même qu'il est « horriblement gâté et pourri dans sa jeunesse et s'en ressentit toujours car il devint impérieux, despote et capricieux ». Il sera craint de ses frère et sœurs, qui le vouvoieront. Placé assez jeune en pension à Neuchâtel, sa vivacité lui joue un tour puisque, dans la fièvre d'un jeu d'enfants, un mouvement brusque lui démet le pied et le rend boiteux à vie. Malgré son infirmité, il deviendra leste et même « un danseur intrépide ».

 

Claude Jean-Jacques I fait son apprentissage tôt et est placé en 1782 (il a alors 26 ans) à la tête de la fabrique de Vauvillers à Boudry. La maison gagne alors beaucoup d'argent et Claude Jean-Jacques I ne se gêne pas de le dépenser, entre autre en divers jeux de hasard le dimanche lors de réunions bien arrosées, où les mises sont fort élevées. Certains dimanches d'hiver sont occupés à des promenades en traîneaux: « une fois on alla à Concise (à 20 km environ de Boudry), il y avait au moins vingt traîneaux suivis de bon nombre de cavaliers. Dans les traîneaux du milieu on avait installé une musique de mineurs; le soir on revint aux flambeaux après avoir fait circuler le sang à Concise par un bal ».

 

Claude Jean-Jacques I épouse, probablement en 1782, Marie Barbe Pâris (1760-1837) avec qui il aura six enfants: Claude Jean-Jacques II (en 1783), Charles Louis (probablement né et mort en 1785), Louise (jumelle du précédent), Henriette (1786), Thérèse (1791) et Frédéric Victor (1793).

 

En 1796, Claude Jean-Jacques acquiert la terre et le château de Roche (voir « Les Lieux »), près d'Arc-et-Senans dans le Doubs, où il ira jusqu'à sa mort passer ses étés avec son épouse et leurs enfants. Il y fait faire de grands travaux en terrasses et jardins qu'il agrémente par des jets d'eau et des fontaines. Le Préfet du Doubs lui fera l'honneur de le proposer pour la Légion d'Honneur ou le titre de Baron, offre qu'il refusera ! Roche et son château resteront trois générations dans la famille et seront très courus également par les petits-enfants de Claude Jean-Jacques I (comme on le lit dans les Lettres de jeunesse de Félix).

 

Au-dessus de la maison d'Areuse, dans laquelle la famille emménage en 1805, Claude Jean-Jacques fait construire un cabinet de vignes, le « Tintabenet », servant de terrasse en été, d'où il signale par des drapeaux blanc ou rouge la couleur du vin qu'on doit lui apporter. Au haut de cette vigne se trouve aussi le gibet de Boudry, qui sert encore et où « les pendus restaient des mois entiers jusqu'à ce que les corbeaux et les injures du temps les détruisissent ». Il fait enlever incognito le dernier pendu (« spectacle barbare qui gâtait la vue de sa salle à manger ») et, en 1807, des soldats français (on est en pleine occupation française) bien traités chez lui abattent le gibet.

 

Retiré à Areuse, Claude Jean-Jacques y reçoit peu, quelques amis avec lesquels il fume la pipe et boit. Fumeur enragé, il meurt en 1812, à l'âge de 56 ans, d'une esquinancie (angine) qui le fera beaucoup souffrir

Claude Jean-Jacques I (1756-1812)

Claude Jean-Jacques (1756 - 1812)

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